top of page

La Fermeture de la Blessure

     Pour étudier la fascinante régénération chez l’axolotl, il faut commencer par une étape un peu délicate. En effet, pour que la salamandre régénère un membre, il faut d’abord que celui-ci soit amputé. C’est donc avec l’amputation d’un membre que démarre le processus.

     Immédiatement après l’amputation les muscles et les parois vasculaires du lieu de la blessure se contractent, le sang coagule, le tout pour stopper l'hémorragie.

 

     Environ une heure après l’amputation, les cellules épithéliales proches de la blessure se détachent de la lame basale par la perte de leurs hémidesmosomes. Les hémidesmosomes sont des jonctions cellulaires qui permettent à la cellule de rester attachée à la matrice extracellulaire (substance qui se trouve entre les cellules) qui est appelée lame basale lorsqu’on parle de cellules épithéliales. Ces cellules détachées migrent vers la surface blessée en allant de la périphérie vers le centre afin de refermer la blessure en formant une simple couche appelée épithelium de guérison, cette étape nécessite environ 3 heures. Cet épithélium de guérison constitue une première barrière avec le milieu extérieur évitant ainsi les infections et l’entrée d’organismes pathogènes. Une ainsi appelée “langue épidermique” marque la séparation entre l’épithélium nouvellement formé et l’épiderme précédemment présent.

Formation de l'épithelium de guérison

Epithélium de guérison

Langue épidermique

Epiderme

Derme

papyrus.bib.umontreal.ca

Muscle

Nerf

Site d'amputation

Migration des cellules épithéliales

     La migration constante de cellules épidermiques vers l’épiderme de guérison, l’activité des phagocytes tels que les macrophages qui nettoient la plaie et le processus d'inflammation conduisent  à l’épaississement de ce nouvel épithélium et à la formation d’une coiffe apicale épidermique. La coiffe apicale recrée des conditions similaires à celle de la crête apicale ectodermique lors de la formation du membre à l'état embryonnaire.

      En effet chez le foetus, les membres proviennent d’un bourgeon (qui apparaît au cours du développement), les cellules contenues dans celui-ci prolifèrent ensuite pour former le membre. La crête apicale ectodermique est une partie de se bourgeon qui s’occupe de la croissance proximo-distale (de l’épaule jusque au doigts), c’est à dire du bras.

Développement de la crête apicale ectodermique

crête apicale ectodermique

Doigt

Bras

Formation de l'humérus

     On sait que la coiffe apicale, tout comme la crête apicale ectodermique sécrète des FGF (Fibroblasts Growth Factors, facteurs de croissance de fibroblastes). Mais la provenance des FGF dont nous allons parler demeure une question confuse et sans réelle réponse. En effet, les macrophages, qui se sont révélés essentiels à la régénération, puisque en leur absence celle-ci n’a pas lieu, sécrètent également ces facteurs de croissance. On ne connaît donc pas encore avec précision leur origine.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

​

​

 

​

     Cependant nous savons que les FGF au travers d’une voie de signalisation appelée voie ERK permettent la dédifférenciation des cellules à proximité du site d’amputation. La dédifférenciation est le retour des cellules à un état moins différencié (pour en savoir plus sur les cellules souches rendez-vous dans "le coin des curieux").En effet, généralement après prolifération cellulaire les cellules se spécialisent, par exemple en cellules épithéliales, nerveuses ou musculaires, et une fois à l’état spécialisé elles ne peuvent plus se multiplier. Tandis que si ces cellules retournent à un état que l’on appelle cellules souches, plus proche de l’état embryonnaire elles pourront se multiplier et donner lieu à de nouvelles cellules.

Formation de la coiffe apicale ectodermique

Coiffe apicale ectodermique

Caillot sanguin

Cellules en dédifférenciation

Langue épidermique

papyrus.bib.umontreal.ca

bottom of page